En guise d’introduction, ces quelques vers extraits de la chanson de Laborde de Bielle (1801- 1854) :
Refrain :
Diu mé daü b’an cambiat hère,
Las bieilles modes d’Ossaü ;
Ta bédé mode nabère,
Nou caü plus courré ta Paü.
Las hilhottes deü cantou,
Qu’an déchat lou coutillou,
Et qué pourtéran, betleü,
Pienti, bounet ou chapeü.
Aü loc dé cape flourade,
De sacot y capulet,
A la girafle coueyfade,
Cade gouye qué bédét.
Aü loc dé pourta caucilles,
Presen dé quaùque Pastou,
A las cames qu’an las hiles,
Bach dé hioü ou de coutou.
Refrain
Aquets bèts jupous dé rase,
Las bestes dé courdeilla,
Y lous gilets hèyts à case,
Tout aco qu’at an léchat.
Hélas ! lou temps quin s’arode,
Nou cambie pas lous rouchers ;
Per qué caü dounc qué la mode,
Hasse ta tristes prougrès ?
Noustes superbés aülhès,
Habillats coum lous roulliès,
Aü loc d’esclops qu’an souliès,
Pantalous coum grénadiès.
Adiü la culotte courte,
Qui flattabe lou yarret ;
La beste tabé qu’ey mourte,
Tan-per-tan qu’an lou berrét.
Autrefois les ossaloises divisaient leur chevelure en deux bandeaux égaux et la coiffaient en une longue tresse qu’elles ornaient par soucis de coquetterie d’un galon ou d’un ruban de soie « riban de peu » orné de pampilles dorées que l’on nomme « floc de ferlinguères ».
Ainsi le ruban que l’on voit épinglé sur les châles et dépassé gracieusement du capulet dans le dos est une survivance symbolique de cette coiffure.
La coiffe ossaloise, appelée « cohe » de dimension modeste, est en piqué blanc et sa coupe élaborée se décompose en trois parties : le fond de coiffe arrondi où un lien coulissant permet d’ajuster exactement la coiffe à la tête de celle qui le porte, sur les côté un plissé, » lou dentet » doublé d’une pièce triangulaire afin de piquer les épingles maintenant le capulet, et sur le devant une dentelle que laisse deviner le capulet.
Un galon de satin le plus souvent rouge est noué sous le menton pour maintenir la coiffe.
Enfin la pièce maîtresse, le capulet est, au départ, un modeste sac cousu sur trois côtés comme le rappelle son nom en béarnais : « sacot ».
Cependant les matières nobles utilisées (notamment dans la seconde moitié du 19ème siècle) pour le fabriquer en font une pièce éclatante du costume : un beau drap de laine lustré et soyeux dont le revers est doublé de soie de Lyon de couleur garance ou cerise. Sur un certain nombre d’entre eux on reconnaît les motifs liturgiques du pain (les épis de blés) et du vin (les feuilles de vignes et le raisin).
Avec l’âge ou bien à l’occasion d’un deuil, l’ossaloise se coiffe d’un capulet noir de même facture que le précédent.